Quand un jeune homme de 25 ans venant d'Irak meurt dans un bois en Pologne parce qu'il a été brutalement traité par des soldats biélorusses sans recevoir aucun soutien des soldats polonais, c'est une honte pour la Pologne et l'Europe. Quand un jeune homme à peu près du même âge venu d'Afghanistan meurt en mer parce qu'il tentait de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, c'est aussi une honte pour la France et l'Europe. Dans les deux cas, l'Union européenne n'a pas respecté les droits fondamentaux qui la fondent depuis le début - les droits de l'homme qui sont inconditionnels et universels. Quel que soit son statut ou sa citoyenneté, tout être humain doit avoir la liberté de se construire un avenir meilleur, d'être soutenu dans sa recherche de bonheur, et d'avoir la chance de réaliser ce rêve surtout lorsqu'il est persécuté dans son pays ou lorsque la vie y est totalement impossible pour des raisons sociales, politiques ou économiques. La mort de ces jeunes hommes est non seulement une tragédie humaine et une faute morale, mais aussi un risque majeur pour l'Union européenne. Cela peut donner l'idée que l'Union Européenne ne respecte pas les principes qu’ elle devrait défendre et pour lesquels elle doit lutter. La démocratie n'est pas seulement une théorie, elle doit être démontrée par des faits. Le chagrin est immense pour les familles des jeunes hommes morts en Europe. Dans les pays (au Moyen-Orient) dont sont issus ces jeunes hommes, un message très négatif peut être diffusé par une propagande islamiste contre l'Europe et les pays démocratiques en général. Nous avons vu depuis vingt ans  les dégâts qu'elle peut causer dans les démocraties : les attentats terroristes contre New York en 2001, la série d'attentats terroristes en France depuis 2012 avec un point culminant en 2015, les attentats terroristes en Belgique ou en Allemagne ces 5 dernières années. Quel que soit leur nom, ISIS ou Al Qaida, ce terrorisme s’est installé et s’est même développé en Afrique subsaharienne mais aussi en Afrique du Nord. Il a un impact majeur en Europe dans les zones urbaines sensibles où de nombreux jeunes (appartenant à des familles issues de l'immigration) sont très sensibles à cette désinformation diffusée par les réseaux sociaux.

Le DiverPass, projet européen (Erasmus +) rassemble une équipe française, italienne, hongroise et polonaise pour proposer un tutorat à ces professionnels aux profils "divers", intervenant sur des territoires aussi "divers" (urbains, périurbains, ruraux) auprès de publics divers (par leurs profils, expériences et apprentissages). Les professionnels qui ont aussi un profil très varié (par leur formation: travailleurs sociaux, éducateurs, professeurs, par leur statut : salariés ou bénévoles des associations, par leurs territoires d’intervention : urbain ou rural…) ne sont pas toujours préparés à accompagner efficacement des publics migrants eux-mêmes très divers (par l’âge, le genre, le pays d’origine…) pour surmonter les nombreux obstacles qu’ils doivent surmonter sur le marché du travail. L'ebook DiverPass s'adresse à tout professionnel qui s'intéresse à la question migratoire (professionnels de la formation, des association d'aide aux migrants, des préfectures et services publics, collectivités locales, et les entreprises engagées dans l'Economie Sociale et Solidaire). Une partie théorique explique les stratégies pédagogiques à mettre en œuvre et une partie pratique est basée sur les expérimentations conduites dans les 4 pays (France, Italie, POlogne et Hongrie). Une troisième partie, recommandations, a été enrichie par la contribution d'une bénévole engagée dans une association SALAM intervenant dans le Calaisis et l'article du député chargé d'une commission d'enquête parlementaire sur l'asile et la migration (rapport remis en novembre 2021 à l'Assemblée nationale).